Le territoire saint-ponais 13,58 km²
Le territoire de la commune (1358 hectares) a, à quelque chose près, la forme d’un rectangle incliné en sens opposé à celui du département de l’Hérault. Le département va de l’Ouest-Sud-Ouest à l’Est-Nord-Est et la commune va du Nord-Ouest (tramontane) au Sud-Est (marin).
Un côté de ce rectangle, le plus petit, vers le Nord-Ouest, est formé par le fleuve Hérault (altitude 18 mètres). Au bord du fleuve, se trouvent le moulin de Roquemengarde et, sur la commune de Montagnac, le château de Lavagnac, appelé « le Versailles du Languedoc ».
A l’opposé, l’autre petit côté, vers le Sud-Est, est formé d’un plateau de garrigues qui culmine à 192 mètres d’altitude. Au pied de ce plateau, en allant vers Mèze et Sète, dans la commune de Villeveyrac, se trouve l’abbaye de Valmagne, qu’on appelle « la cathédrale des vignes ».
Au Nord, se trouve la commune de Saint Pargoire et, au Sud, celle de Montagnac. Au centre, le village a été construit entre deux ensembles de petits cours d’eau :
dans la partie Nord, le ruisseau de St Julien rassemble la source de la Padenette, le ruisseau du Four de Phalip et le ruisseau de Paume Rouge ; il va ensuite se mêler au ruisseau de la Saudarède pour former le ruisseau de Rieutort et aller rejoindre l’Hérault.
dans la partie Sud, le ruisseau de Gourdouman rassemble la source de Sept Fonts, le ruisseau du Joncastre et le ruisseau des Bausses, avant de se jeter dans le ruisseau de la Font du Loup pour aller rejoindre l’Hérault.
Sur le territoire de la commune, le cadastre relève sept piochs (collines) qui ont été retenus pour figurer dans les armoiries du village. De gauche à droite : près de l’Hérault (18 m.), en dessous de Montmau, le pioch de Jean Amat (env. 55 m.) ; en remontant vers le village, le pioch Névital (env. 115 m.) et, plus au sud, vers Montredon (env. 145 m.), le pioch de Casse (env. 125 m.) ; les quatre autres forment comme un bloc à l’est, dans les garrigues saint-ponaises, avec, au Nord du ruisseau du Four de Phalip, le pioch Jean Baptiste (env. 150 m.) et, au Sud de ce ruisseau, le pioch Negre (env. 160 m.), le pioch Couguioul (env. 170 m.) et le pioch Chalamat qui va culminer à la borne géodésique (192 m.). Au centre de ces piochs, celui sur lequel est construit le village, culmine à l’église (env. 115 m.)
LES LIMITES DU TERRITOIRE SAINT PONAIS
u Nord-Ouest, l’Hérault forme une limite naturelle seulement franchie par le passage d’une barque juste au-dessus des moulins de Roquemengarde (le tènement garde le nom de chemin de la barque).
Au Sud-Est, le prolongement des crêtes de Marcouine et le début du ruisseau du Joncastre forment aussi une limite naturelle surplombant les creux de Valmagne et du mas de Novi.
Vers Montagnac, cette limite va abandonner le ruisseau du Joncastre pour rejoindre les crêtes de Montredon et du Pioch de Casse avant de se prolonger dans les domaines de St Michel le Noir et de Lavagnac le Vieux.
Vers St Pargoire, la limite remonte de l’Hérault en suivant sur une partie le ruisseau du Rieutort et puis, en passant par le Pioch Blanc, elle rejoint à travers les garrigues le point le plus élevé des crêtes de Marcouine (altitude 192 m.). On peut remarque qu’à cet endroit se trouvent les restes d’une capitelle au toit pointu qui semble être postée là comme repère, visible de tous les environs.
Cette limite avec St Pargoire est importante car elle sépare non seulement les communes mais aussi les arrondissements (Lodève pour l’un, Béziers pour l’autre), les cantons (Gignac et Mèze), les anciens évêchés (Béziers et Agde).
« Adrien de Valois, dom de Vic et dom Vaissette, auteurs de l’Histoire du Languedoc, et d’Anville, remarquent que la connaissance de l’étendue de chaque ancienne cité ou peuple particulier, doit servir de règle pour fixer l’étendue des anciens diocèses. D’après ce principe, on peut établir que le diocèse de Maguelone était séparé des diocèses d’Agde, de Béziers et de Lodève, par la même ligne qui séparait le territoire des Volces Arécomiques de celui des Volces Tectosages, et qui passait entre Agde et Cette jusqu’à Saint Etienne d’Issensac ». (FISQUET 1864 p.30).
Et Carou renvoie à la limite entre les Ligures et les Ibères : « Festus Avienus y divise leur domaine (des Ligures) de celui des Ibères par l’étang de Thau… Cette limite coincide : 1° avec la ligne divisoire des anciens diocèses d’Agde et de Maguelone ; 2° avec une particularité philologique que nous croyons devoir signaler : c’est sur ce point que commence le dialecte qui, par graduations plus ou moins sensibles, devient, vers le Rhône, l’idiome des Provençaux, et que cesse l’usage ibérien de remplacer le V par le B » (CAROU 1865 p.112) … « Toutes les peuplades du Languedoc étaient connues des Romains sous le nom général de Volces. On les divisait en Tectosages (capitale Toulouse) et Arécomiques (capitales Nîmes) » (CAROU 1865 p.134).
Le territoire saint-ponais se trouve donc dans une zone de frontières établies depuis fort longtemps et l’on comprend que l’on ait utilisé la position et la forme de son piton pour en faire un repère et/ou un veilleur.
A LA CROISEE DES CHEMINS
A LA CROISEE DES CHEMINS
Même si St Pons se trouve à l’écart des grandes voies romaines (la voie Domitienne qui depuis Montbazin rejoint St Thibéry et la voie qui depuis St Thibéry montait vers Milhau en suivant l’Hérault sur la rive opposée par rapport à St Pons), St Pons et son territoire sont traversés par deux chemins importants.
Le premier, le chemin salinier, monte depuis les étangs de Thau et du Bagnas et permettait de transporter le sel jusque vers Clermont l’Hérault et au-delà (voir la carte dans CLEMENT 1983 p.83-84 et son commentaire par HUPPE 2007 t.1 p.108-109 « chemins saliniers qui passent par Pomérols, Saint Pons de Mauchiens, Saint Pargoire bifurquent à Plaissan »).
Le second concerne les troupeaux. « Les troupeaux de la basse vallée de l’Hérault se rassemblaient sur le plateau des Paredous puis faisaient étape à la Grange de l’Air, l’ancienne villa de Areis (Cartulaire d’Agde 63.1202). La draille se dirigeait de Montagnac à Gignac par Saint Pons de Mauchiens, Saint Pargoire, Saint Marcel, Saint Amans de Teulet et Popian. » (voir carte dans CLEMENT 1983 p.73-74). Et ils rejoignaient au lieu-dit la Taillade, les ovins de l’antique diocèse de Maguelone après avoir suivi « une piste de crête millénaire qui fait la limite des cantons de Mèze et de Gignac et qui est identifiable à huit cents mètres à l’ouest de Valmagne ainsi qu’à Artamon et Chardonnet » (CLEMENT 1983 p.71), ce qui correspond aux crêtes de Marcouine sur lequel se trouve une capitelle pointue. Les troupeaux en transhumance montaient ainsi jusque sur le Larzac.
Les deux chemins, chemin salinier et draille, se croisaient donc dans les garrigues saint-ponaises, entre les Sept Fonts et les crêtes de Marcouine, l’un, le salinier, descendant vers le village pour rejoindre la plaine et l’autre, la draille, suivant la ligne de crête jusque vers le causse d’Aumelas.
LA GEOLOGIE DE SAINT PONS
La carte géologique du territoire de la commune fait apparaître une variété de sols s’étageant depuis l’Hérault jusqu’aux garrigues de Valmagne. On trouve ainsi successivement :
- la plaine de l’Hérault (Fy) composée d’alluvions récentes (Pléistocène supérieur)
- une grande zone de molasse sableuse et de marnes bleues (m2a) couvrant presque la moitié Nord-ouest de la commune : mas de Christol, Montmau, Caissergues, le pic Névital, Roquemengarde, la Montade, Mas du tailleur, Pradines, St Michel le Noir, la Prade, le Pic de Casse, Montredon, les Aumes, Pioch blanc et, bien sûr, le Pic et le village lui-même. Autour de Lavagnac et de Roquemengarde à Caissergues s’y mêle du calcaire lumachellique. Tout cet ensemble appartient au cénozoïque (miocène moyen).
- une zone de calcaires lacustres et de marnes ligneuses, toujours du cénozoïque (oligocène supérieur) forme les parties basses des cours d’eau (Gourdouman, St Julien) et remonte jusqu’à la Grangette, le Mas de Mauri et le Mas de la Victoire.
- une zone de brèches, conglomérats, grès et marnes saumonées, encore du cénozoïque (oligocène moyen et supérieur) forment l’essentiel du plateau de la garrigue (depuis la source de la Padenette jusqu’au Mas de Carbou en englobant les Piochs Jean Baptiste, Chalamat, Cougioul et Nègre).
- ces deux zones forment en fait une série continentale discordante post-lutétienne (éocène supérieur - aquitanien) et sont séparées entre elles, à hauteur de la Padenette, par une faille qui traverse la commune (de Pioch Blanc à Campaussels).
Plusieurs gisements fossilifères sont signalés sur la carte : au mas de Christol, entre Lavagnac et St Michel le Noir, à Montredon.
Détails de la carte dans BERGER 1980 :
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La plaine de l’Hérault (p.18-19)
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La partie ouest du territoire saint ponais (p.16-17)
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La partie centrale du territoire saint ponais (p.16)
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La partie est du territoire saint ponais : g2-3, g1 et e6 (p.15-16), c7b (p.14)
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Les failles (p.22)
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L’hydrogéologie (p.22-23)
La géologie en images
Sables calcaires, marnes et grès
La petite route de Caissergues entaille les bancs de calcaire coquillier avant de redescendre dans la molasse (Auteur : Robbez-Masson, n° 2433, 21/03/2004)
Calcaire coquillier à l'affleurement sur un chemin d'accès à une vigne
Calcaire coquillier à l'affleurement sur un chemin d'accès à une vigne. Les bords de chemin, les talus et les murs peuvent apporter de précieuses indications sur les roches, donc sur le type de sol - si l'on sait les interpréter avec précaution. (Auteur : Robbez-Masson, n° 2437, 21/03/2004)
Banc d'huîtres dans la partie amont d'une vigne. La pluie met à jour la pierrosité par érosion préférentielle de la terre fine (on parle d'accumulation relative des pierres : "les cailloux remontent") (Auteur : Robbez-Masson, n° 2444, 21/03/2004)
Huîtres fossiles. Ces témoins indiquent au géologue le passage d'une formation sédimentaire à une autre - ici on se trouve au bas de la formation de l'Helvétien. De tels traceurs sont faciles à lire et permettent de suivre la limite entre formations sédimentaires dans le paysage (Auteur : Robbez-Masson, n° 2445, 21/03/2004)
Calcaire coquillier de la molasse helvétienne (village de Saint-Pons-de-Mauchiens) (Auteur : Robbez-Masson, n° 2449, 21/03/2004)
01-01-01 Le territoire saint-ponais
01-01-02 Les limites du territoire saint-ponais
01-01-03 A la croisée des chemins
01-01-04 La géologie de St Pons
01-01-04-01 La géologie en images
01-01-04-02 Les sources de Saint Pons