TOPONYMIE DE LA BARRIERE

« De l’occitan « barriera », au sens de limite d’un octroi d’une ville, bureau établi sur les routes pour la levée des péages. Ce tènement est une limite entre les territoires de Saint Pons et de Montagnac, puisque dans ce dernier, on retrouve un tènement qui porte le même nom. Constant Blaquière le cite comme domaine. Dans ce tènement, se trouve peut-être le lieu antique Megauria qui a le même sens de limite. Ce lieu est cité plusieurs fois dans le Cartulaire d’Agde, « in loco qui vocatur Megauria » (1170-71), « ad Megauriam » (1170-1202), « ferraginem de Megaurio » (1183-1191). Il apparaît dans le testament de Pierre Tequit déjà cité, dans la vente d’un alleu par Raymond de Colombiers et dans les censives du Chapitre d’Agde. Dans la déclaration des biens privilégiés en 1790, apparaît aussi un lieu nommé « terres mégères » qui est certainement le même avec ce sens identique de partage, limite, barrières.
Remarque : Megauria est situé sur Montagnac par la vente à Pierre Tequit (1170-1171 n°108 p.110), ainsi que dans les possessions du chapitre de Montagnac (1170-1202 n°130 p.128) et la donation faite par Pierre Tequit (1173-1174 n°131 p.130) et le testament de Pierre Tequit (1183-1191 n°87 p.91) » (GARCIA 1993 p.83)

Attention ! Nous ne sommes en rien à St Pons mais sur Montagnac ou même peut-être sur Agde… donc pas de lien à voir entre la barrière de St Pons et Megauria. On peut encore ajouter qu’à St Pons le domaine dit la Barrière se trouve entre deux tènements nommés les Tos et le Terret (ces deux mots pouvant venir de la racine germanique signifiant tour… une barrière entre deux tours voilà qui serait bien tentant !).

« La Barrieire (1724), La barrière (1832) [labarjéja].
Dauzat : pré-indoeuropéen bar(r) pierre, hauteur + suffixe oronymique ario donne barrière.
Alibert : barra = barre, amas de sable ou de rochers. Pour Vincent, trois mots indoeuropéens se rattachent à cette racine : barra = barrière ; barros = dérivés : buisson, broussailles ; barrum = limon, boue.
Ajoutons à cela que dans le dialecte « barrà » signifie fermer pour une porte que l’on doit sans doute rattacher à la barro qui servait à fermer la porte avant l’emploi des serrures. Un « barrot » est un gros bâton. Le « barroul » est un verrou. La tradition dit que l’on conduisait les fous à St Thibéry (Hérault) pour leur faire baiser un certain verrou, ce qui les guérissait : « Vaï t’en a Sèn Tubéri baisa lo barroul. »
La Barrière désigne un terrain légèrement en pente, sec, de bonne terre, qui dans tous les cas, se trouve au pied d’un rocher. » (MAS topo)

A St Pons, c’est à la Barrière que se trouve le mas dit du Tailleur. Y aurait-il alors un lien avec l’impôt de la taille ? Mais il est difficile de voir lequel. En effet vivait là une famille Leignadier, enfants des Leignadier qui habitaient le domaine de Pradines. Dans les textes et la généalogie, Pradines se trouve plus souvent lié à Montagnac ou à Gellone (St Guilhem le Désert) qu’à St Pons. Retrouverait-on alors une idée de limite, de barrière entre deux territoires ?…