La déesse Hécate

S’appuyant sur le texte de 1529 dans lequel le seigneur de Saint Pons de Mascas (des
sorcières) est taxé à un archer pour ce qu’il possédait dans la viguerie de Narbonne,
CARROU en profite pour proposer une autre signification du nom : « Cette dernière leçon,
conforme à la prononciation vulgaire (San Pous de las Mascas), paraît la plus vraie, et
indiquerait dans ce lieu le souvenir traditionnel d’un établissement païen, peut-être
druidique ».


Cette interprétation a été récemment reprise par Jean HAAB (communication orale) qui voit
dans le chaos de rocher qui supporte le vieux village et particulièrement dans les
anfractuosités des rochers (cavernes et grottes étant les plus anciens lieux de culte de
l'humanité), le lieu d’un culte à la déesse Hécate. Celle-ci se complaisait, dit BAUDOUIN,
« aux sacrifices de chiens et jusqu’à la fin de l’antiquité, des chiens lui furent offerts, en guise
de victimes ».
« Hécate, déesse infernale à trois faces (selon le rythme lunaire : lune montante, lune pleine,
lune descendante), toujours accompagnée de chiens, ressemble donc singulièrement à
Cerbère, le chien infernal à triple tête ». Hécate renvoie à la déesse-chienne, animal représenté
« assis sur son train de derrière, la gueule ouverte et remplie par le corps d’un homme, dont
les deux jambes pendant inertes » (voir le bronze de Fouqueure).
« Le chien, à l’époque préhistorique, jouait un grand rôle dans les funérailles et il était la
divinité de la mort. Les cadavres étaient peut-être décharnés par la dent des chiens, comme
cela se passe encore chez maintes tribus américaines ? Quoiqu’il en soit, il y a des rapports
évidents entre le cadavre et le chien et le souvenir s’en garde encore à l’époque gallo-romaine ! ». Nous ne sommes plus très loin des chiens mangeant leur maître et seigneur…