Ce ne sont pas les armoiries d’origine. Nous ne les connaissons pas et il y a de grandes chances qu’il n’en ait jamais existé. Les seigneurs de St Pons devaient plutôt utiliser les armoiries de leur propre maison.
Cependant le 22 septembre 1945, le conseil municipal accepte le principe du remplacement de la porte de l’église qui est en très mauvais état depuis les inventaires, par une porte neuve en chêne. La dépense à la charge de la commune sera limitée au bois, à la mise en place sur
gonds et serrure. L’ornementation (sculpture du panneau d’imposte, appliques ferrées) en est exceptée.

L’abbé Souche, qui vient alors de quitter la paroisse de St Pons, avait recréé les armoiries de
St Pons et les avait publiées dans le journal de la paroisse. Ce sont celles qui décorent la porte
d’entrée de l’église et qu’on retrouve dans la salle de la Mairie et sur les papiers officiels.
Elles se lisent comme suit :

Le blason d’azur
Aux sept coupeaux d’or surmontés du clocher de même,
Au canton sénestre, de gueule, à la Vierge du Bosquet, d’argent,
Le tout surmonté de la couronne murale
Et soutenu par deux chiens d’argent lampassés, de gueule,
La devise : Supra firmam petram – Bâti sur le roc.
Les sept coupeaux représentent les sept piochs ou collines qui entourent le village. Ils symbolisent la campagne environnante dont les habitants sont venus se mettre sous la
protection de l’église et du château. Ces piochs tels qu’ils figurent sur la carte d’état-major sont : le pioch de Jean Amat (au bord de l’Hérault, sous Montmau) ; le pioch Névital qui cache le village de la vallée de l’Hérault ; le pioch de Casse qui sépare St Pons de Montagnac ; le pioch Jean Baptiste et ses trois petits frères les piochs Nègre, Cougioul et Chalamat qui surplombent la source de la Padenette. A cette liste, on peut ajouter Pioch Blanc qui fait la limite avec St Pargoire. Mais le concepteur des armoiries n’en a retenu que sept, certainement pour faire le lien avec les sept collines de Rome (!!!).
La Vierge du Bosquet exprime la dévotion des habitants à cette vierge qui se trouve toujours dans l’église. Les chiens, bien entendu, sont une allusion au nom du village et à la légende qui y est attachée.
Quant à la devise : bâti sur le roc, il n’y a qu’à voir les rochers qui servent de fondations au château et à l’église pour ne pas avoir besoin de la commenter. C’est aussi une certaine allusion à la fidélité religieuse de l’église bâtie sur l’apôtre Pierre à qui le Christ a dit : tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirais mon église !
« Le ciel n’en a pas de plus belle, disait ma grand-mère. Et c’est avec raison. La nouvelle porte de l’église est en effet très belle… Entièrement en chêne massif, elle mesure 11 mètres carrés et 6 centimètres d’épaisseur. Dans l’imposte de style roman, nous y voyons sculptées
dans du cerisier et de l’ivoire les armoiries de la paroisse. Elles sont du plus bel effet… Nos félicitations et nos remerciements les plus cordiaux à notre pasteur (l’abbé Nègre), à M. le maire (Gaston Coste) et aux conseillers municipaux, à M. Louis Ferrand, menuisier, à l’artiste Louis Poujol (sculpteur originaire de St Pons), à Eugène Fournol, serrurier, ainsi qu’à tous ceux qui ont permis la réalisation de ce chef d’œuvre (qui a coûté 36 165 francs
dont 25 000 payés par la municipalité au menuisier) ». (La Croix de l’Hérault, 21 avril 1946)